Exposition au Donjon - Sylviane Germany
Je cherche, je trouve mes sujets dans une inspiration insufflée par des mythes, des personnages surgis de l'histoire ou de la littérature.
Après avoir développé une pratique de sculpture autour du corps et m'être focalisée sur la terre et le bois, j'ai adopté un matériau composite de ma fabrication.
Il me permet d'atteindre une verticalité pouvant avoisiner les deux mètres.
Mon matériau répond au modelage et à la taille au ciseau à bois , après séchage . Dans un deuxième temps, ses volutes deviennent des prismes et répondent à la lumière.
C'est une pâte faite de sciure de bois et de colle, intégrant métal, pierre et autres accessoires selon l'effet et la solidité escomptés.
Les pièces réalisées supportent l'exposition en extérieur.
« Viens, on va chercher la glaise » disait mon père. Et moi, à peine debout, j'allais enfoncer mes petits doigts dans la terre, pas n'importe laquelle, et ramenais la motte d'argile à pétrir. Tout pouvait naître à l'empreinte, j'y croyais. Évidemment la fameuse glaise ne se laissait pas toujours faire. Ma curiosité, mon intérêt me poussaient à lui en imposer. Je me mis même à vendre des billes aux copains.
Enseignante, j' ai conduit mes élèves aussi bien vers le texte libre que vers la réalisation plastique.
Si Rodin place la terre au sommet, au-dessus du bois, du fer, du marbre.... Du bronze ? C'est une autre question.
Bien sûr, je ne suis pas au niveau du bronze mais j'ai humblement rêvé a sa magnificence et tout simplement aux proportions qu'il permettait, à l'inébranlable verticalité. J'ai trouvé une autre piste, moins noble mais qui me porte. J'ai eu la chance d'être orientée vers la pâte à bois par un ami de l'ébénisterie et j'en ai pris l'envolée.
Cette pâte est devenue ma matière essentielle à façonner et le liant, la soudure de toute pierre et ferraille.
Je suis auteure sans doute par la même veine.
On marque son empreinte aussi bien par le dessin que par la lettre. C'est avant d'être enseignante que je pratiquais le texte libre, en cachette. Quand, adulte, je l'ai sorti de son ombre, j'ai compris à quel point il fallait travailler. Plus que pour la sculpture le regard de l'autre est sans pitié, les mots, leur cadence, leur chemin, leurs bonds et leurs silences ne trouvent aucune excuse.
Si ce labeur devient un livre, il faut qu'il vive et là d'autres intermédiaires et partenaires sont indispensables, mes éditeurs ont eu le jugement sévère, je les en remercie.
De précieux lecteurs m'ont encouragée. C'est à eux que je dois l'essentiel.
Mes textes n'ont pas la prétention, loin de là, d'être des romans historiques mais ils présentent une authenticité d'événements et se réfèrent à des lieux, des personnages existants. L'imaginaire sert leur poésie.
Je me passionne de plus en plus pour les livres destinés aux enfants.
Ma formation initiale en Sciences de l’Éducation m'avait permis, en son temps, une relation, une recherche au sein d'éditions jeunesse. J'ai continué à soigner cette écriture et m'applique toujours à son exigence.